L'ELEVAGE INTENSIF

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Non à l'élevage intensif.

Motif 1
Elevage intensif 3
Motif 2
 

1. Les poulets

Malgré des centaines de preuves accablantes démontrant les impacts négatifs de l’élevage intensif sur les animaux, les êtres humains et notre planète, ce système de production agricole ne cesse de se développer. Pourquoi ? Les raisons et les intérêts sont multiples, et beaucoup de messages brouillent les pistes et trompent à la fois le grand public et les décideurs politiques. Il est temps de démêler le vrai du faux et d’examiner de plus près la réalité de l'élevage intensif.

Près de 800 millions de poulets sont élevés et tués chaque année en France pour l’alimentation humaine, ce qui en fait les premières victimes de notre système alimentaire. Actuellement, 70 % des animaux terrestres tués en France sont des poulets. Et la consommation de leur chair a augmenté de près de 40 % entre 2005 et 2015 

Enfermement, promiscuité, boiteries, maladies digestives et respiratoires… sont le quotidien d’une grande partie de ces jeunes oiseaux, puisque plus de 80 % d’entre eux sont élevés en système intensif. Heureusement, des alternatives existent !

En France, la grande majorité des poulets sont enfermés toute leur vie en bâtiment, sans accès à l’extérieur. Ils doivent également cohabiter dans une promiscuité extrême. Les densités atteignent 22 oiseaux par mètre carré dans les élevages standards [5], soit moins d’une feuille A4 d’espace par poulet !

Faute d’aménagements appropriés, les jeunes poulets ne peuvent pas se percher ni prendre de bains de poussière, pourtant nécessaires à leur toilettage. Les conditions de détention en élevage intensif ne répondant en rien à leurs besoins naturels, beaucoup d’entre eux développent des troubles du comportement. Aussi il n’est pas rare de constater l’apparition d’un phénomène de « picage » voire de « cannibalisme » entre animaux qui se mettent à arracher les plumes de leurs congénères.

Dans ces élevages, plus les jeunes oiseaux grandissent, plus leur espace de vie se réduit. Leur environnement devient aussi de plus en plus sale, car leur litière n’est pas changée une seule fois au cours de leur existence. Les poulets évoluent alors sur une croûte d’excréments séchés, qui ne laisse plus apparaître le moindre brin de paille. En plus de l’inconfort, la forte teneur en ammoniac qui se dégage provoque l’apparition de troubles respiratoires. Le contact prolongé avec ce sol souillé est également à l’origine de brûlures de la peau appelées dermatites 

Autre trouble fréquent : à cause du manque d’exercice et de leur croissance accélérée, beaucoup d’oiseaux présentent des difficultés à se déplacer. L’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (EFSA) a indiqué en 2010 qu’environ 30 % des poulets de chair élevés de manière standard souffraient d’anomalies aux pattes .

2. Les cochons

Les trues

Les truies restent en élevage 2 ou 3 ans h 24 sans pouvoir se retourner. Elles seront inséminée ( violées ) jusqu'à 6 fois pour faire naître plus de 60 porcelets qui se feront limer les dents, couper la queue et castrer à vif avant d'être séquestrés pendant 5 mois pour ensuite être tués alors qu'ils n'en étaient qu'à 4 % de leur misérable vie.

Elevagecochons

Faute de stimulation et de suffisamment d’espace, les cochons (truies reproductrices et cochons à l’engraissement) développent dans cet environnement des troubles du comportement : comportements agressifs (combats), caudophagie (morsures des queues des congénères), morsures des oreilles des congénères, ou encore stéréotypies (mouvements répétitifs pathologiques).

Pour limiter les conséquences de ces agressions dues à des conditions d’élevage inadaptées, les porcelets mâles et femelles font l’objet de deux types de mutilations dès leur plus jeune âge, pratiquées à vif : la coupe des queues  et le  limage des dents . Ces opérations sont généralement pratiquées de manière systématique, alors que la réglementation en vigueur prévoit qu’elles ne devraient être qu’exceptionnelles. La Commission européenne a récemment épinglé la filière porcine française pour la coupe systématique des queues des cochons, qui constitue une infraction criante à la loi en vigueur. Par ailleurs, la majorité des porcelets mâles font encore l’objet d’une castration à vif en France, dans le seul but de satisfaire aux cahiers des charges des industriels (l’éventuelle présence d’une odeur « de verrat » dans la viande contraignant le processus de transformation). Une mutilation causant là encore de vives douleurs. 

Dans la filière porcine, les gains de productivité obtenus par la zootechnie (sélection génétique, alimentation, techniques d’élevage…) semblent sans limite. Ils continuent année après année à progresser dans les élevages de cochons, au détriment de la santé des animaux.Alors que les truies reproductrices « produisaient » 16 porcelets par an en 1970, elles en donnent aujourd’hui 29. Pour parvenir à de tels chiffres, les porcelets sont sevrés toujours plus tôt, et l’intervalle entre le sevrage et la nouvelle saillie est sans cesse réduit. Les truies, épuisées, sont envoyées à l’abattoir à l’âge de 33 mois. Les cochons à l’engraissement grossissent eux aussi toujours plus vite : ils mettent aujourd’hui 165 jours pour atteindre le poids de 100 kg, alors qu’il en fallait 200 en 1970.

Consommation massive d'antibiotiques : Dans les élevages intensifs, des quantités faramineuses d’antibiotiques sont utilisées comme palliatifs de conditions d’élevage (fortes densités, environnement appauvri, faible variabilité génétique) qui favorisent l’apparition et le développement de maladies. 

En 2018 en France, 38 % des antibiotiques consommés l’ont été par les animaux d'élevage, ce qui représente 455 tonnes de matière active. L'élevage de cochons est le premier consommateur d'antibiotiques, avec 166 tonnes consommées en 2018. Ramené à leur poids, les cochons sont les deuxièmes animaux d’élevage les plus exposés aux antibiotiques après les lapins.

Les risques d’antibiorésistance engendrés par ces pratiques irresponsables sont de plus en plus préoccupants : les antibiotiques distribués massivement aux animaux d’élevage sont de moins en moins efficaces, et à long terme, les bactéries devenues résistantes peuvent être transmises aux humains et générer des infections extrêmement complexes à soigner. En l’espace de 18 ans (entre 2000 et 2018), dans une large partie du monde, la proportion d’antibiotiques devenus inefficaces sur les cochons d’élevage a triplé.

En France, l’antibiorésistance est déjà la cause de plus de 5 500 décès par an. Si rien ne change, les maladies infectieuses d’origine bactérienne pourraient redevenir en 2050 une des premières causes de mortalité dans le monde, provoquant jusqu’à 10 millions de morts. Des experts prévoient que l’antibiorésistance pourrait tuer une personne humaine toutes les 3 secondes.

Dans les élevages intensifs de cochons, on peut par exemple constater l’utilisation d’antibiotiques tels que l’amoxicilline ou la colistine, deux molécules classées d’« importance critique » (la catégorie la plus haute) par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les risques d’antibiorésistance engendrés pour la population humaine.

Des conséquences désastreuses sur l'environnement

Outre l’impact sur les animaux et la santé des consommateurs, l’élevage intensif de cochons affecte l’environnement et la santé des éleveurs.  De manière générale, la production de produits d’origine animale est responsable de plus d’émissions de gaz à effet de serre que celle de n’importe quelle autre source de nourriture. Selon une étude récente, l’élevage est à l’heure actuelle responsable de plus de 15 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine (21 % quand on inclut la déforestation), de 25 % de l’acidification des sols et de 74 % de l’eutrophisation des espaces aquatiques (accumulation d’azote et de phosphore dans l’eau conduisant au développement d’algues et à la mort de l’écosystème existant).

En particulier, les élevages de cochons sont, via les énormes quantités de lisier produites, de gros émetteurs d’ammoniac (NH3).
L'ammoniac émis dans l'atmosphère réagit avec des gaz acides et se transforme en ammonium qui peut se déposer très loin du lieu d'émission. Ces retombées d'ammoniac conduisent à l’acidification des sols et à une nutrition végétale déséquilibrée. Une concentration élevée d'ammonium acidifie également l'eau des rivières et peut aboutir à la prolifération d’algues et à la disparition progressive des plantes aquatiques et des poissons. Au total, un tiers de l’azote consommé par un cochon de 100 kg se retrouve sous forme d’ammoniac. Celui-ci affecte l’environnement, mais également la santé des éleveurs de cochons, qui sont plus touchés que le reste de la population par les affections respiratoires, en particulier l’asthme et les bronchites chroniques.

La France, second pays émetteur d’ammoniac en Europe, est particulièrement touchée. Ses émissions d’ammoniac sont à 97 % d’origine agricole, dont 75 % proviennent des élevages

3. Les vaches et les veaux

Elevage vaches
Elevage veaux

Ferme des 1000 vaches, 1000 veaux : l’opposition à l’élevage intensif s’organise .

?La séparation mère petit: Dans presque tous les élevages laitiers, le veau est séparé de sa mère à la naissance ou dans les 24 heures. C’est un véritable déchirement pour la vache et son veau car leur relation est très forte et pourrait durer de longues années. Après la séparation, beaucoup se cherchent en meuglant pendant des jours. Des vaches ont défoncé des clôtures et parcouru des kilomètres pour retrouver leur petit, parfois au péril de leur vie.

Son reve
Veau contre sa mere

Si l’élevage intensif est encore la norme en France, un sondage montre que les Français, qui aiment manger de la viande, y restent pourtant majoritairement opposés.

Explications.

Chaque année en France, plus d'1 million de veaux naissent pour que les vaches produisent du lait pour les humains. Leur vie commence avec la séparation brutale d'avec leur mère, déchirement pour l'un comme pour l'autre. La plupart des femelles renouvelleront le cheptel tandis que les mâles seront engraissés avant d'être abattus, le plus souvent dans des élevages industriels, intégrés à de grands groupes laitiers. Mais pourquoi leur chair est-elle si blanche ?

Pourquoi tant de veaux ?

En 2017, 1,2 million de veaux nés de vaches laitières ont été élevés en France1. Parmi eux, 85 % sont des mâles2, et 85 % sont élevés dans des ateliers industriels spécialisés .Si tant de veaux sont issus de la filière laitière, c’est parce que pour produire du lait, les vaches, qui sont des mammifères, doivent donner naissance à un veau chaque année.De faible valeur marchande, considérés comme des « sous-produits » de la production de lait, ils sont alors engraissés pour leur chair dans des élevages de « veaux de boucherie ».À l'échelle mondiale, la France est le 2e producteur et le 1er consommateur de viande de veau4. 40 % de la « production » française est réalisée en Bretagne5.

La vie des vaches laitières

Dans les publicités, les pâturages sont idylliques, les vaches paisibles, les veaux... n'existent pas. Inoffensif, le lait ?  Avez-vous déjà entendu les meuglements de détresse des vaches et de leurs petits lorsqu'ils sont séparés de force ? Pourquoi les vaches produisent-elles tant de lait ? D’où viennent les steaks hachés ?

Pourquoi le lait coule-t-il à flot.

Les vaches laitières sont des mammifères : elles produisent du lait quand elles donnent naissance à un petit. À partir de leurs 2 ans, tous les 12 mois environ, elles sont inséminées artificiellement et donnent naissance à un veau, ce qui stimule de nouveau leur production de lait.

Sélectionnées génétiquement et alimentées pour produire toujours plus de lait, une vache laitière produit aujourd’hui en moyenne 6 700 litres de lait par an, soit 4 fois plus qu’en 1945 et 2 fois plus qu'en 1970, l'équivalent de 4 fois les besoins en lait d'un veau3.

En France, 3,8 millions de vaches sont « en production »4. La filière indique que 23,9 milliards de litres de lait ont été collectés en 2018.

4. Les moutons

Moutons

Le même constat pour la séparation mère petit : l'agneau est séparé de sa mère dans les 30 jours. C’est un véritable déchirement pour la brebis et son agneau car leur relation est très forte et pourrait durer de longues années. Après la séparation, beaucoup  cherchent leur petit pendant des jours. 

Pour les agneaux, les fêtes de Pâques sont synonymes de souffrance

Tous les ans à l'approche des fêtes de Pâques viennent les souffrances pour les agneaux, dont la viande est principalement consommée à cette période. Malgré une baisse constante de la consommation de viande d'agneau ces dernières années et la prévision d'une chute des ventes en raison du confinement, des centaines de milliers d'agneaux sont tués en France pour finir dans nos assiettes.

Une enquête révélée par Essere Animali, association italienne de défense des animaux, montre le transport et l'abattage des agneaux en Sardaigne. Dans cette région, 3 millions de brebis sont élevées pour leur lait. Mais pour produire du lait, elles doivent donner naissance à des petits. Les mâles, inutiles à l'industrie laitière, sont envoyés à l'abattoir. Et quand la demande en viande d'agneau est moins forte, certains éleveurs avouent tuer eux-mêmes les mâles dès leur naissance en les claquant contre un mur.

Les images de cette enquête, filmées en caméra cachée dans une vingtaine d'élevages et un abattoir, montrent des agneaux séparés de leur mère à l'âge de 30 jours. Ils sont manipulés sans ménagement et suspendus par les pattes avant pour être pesés, puis ils sont violemment jetés dans des camions qui les emmèneront à l'abattoir. Les mères continuent d'appeler et de chercher leurs petits après leur départ, en vain.

Arrivés à l'abattoir, c'est le cauchemar : les animaux assistent à la mise à mort de leurs congénères. Ils sont terrorisés. Les agneaux sont « étourdis » par électronarcose avant d'être tués. Mais la réglementation n'est pas respectée, et le temps entre le choc électrique et la saignée trop long : suspendus par les pattes arrière, certains agneaux reprennent conscience alors que l'employé leur tranche la gorge...

 

le reflet d'une violence systémique. Que ce soit en Italie ou en France, l'horreur est la même. Déjà, en 2016, les images horribles d'une enquête montraient les terribles conditions dans lesquelles étaient tués les agneaux, quelques jours avant Pâques 

Sans oublier tous les autres animaux souffrant de l'elevage intensif 

La recherche de productivité et l’accroissement de la consommation de viande depuis la fin de la deuxième guerre mondiale a conduit à un système d’élevage intensif, ou élevage industriel, bien souvent incompatible avec le bien-être animal. La ferme, lieu d’élevage traditionnel des animaux, a quasiment disparu au détriment d’une nouvelle industrie de l’élevage fondée sur la concentration extrêmement élevée d’animaux dans des espaces clos sans grand rapport avec la ferme traditionnelle, à l’exception de quelques types d’animaux encore généralement élevés de manière classique, comme les vaches et les moutons.

Sans les oublier